Upcyclink : faire des biodéchets une ressource à forte valeur ajoutée

Face au défi du gaspillage alimentaire à l’échelle industrielle, Upcyclink propose des solutions locales de valorisation des coproduits « clef en main ». Myriam, co-fondatrice et CFO, revient sur la genèse, l’expertise et la raison d’être de la jeune entreprise résolument engagée à accompagner les industriels vers une stratégie zéro déchet.

Une nouvelle voie de valorisation des agro-résidus

Lorsque l’on sait qu’un tiers des denrées alimentaires produites dans le monde est perdu et que la majorité de ces pertes intervient au niveau des champs et de la transformation des aliments, on se dit qu’il y a forcément un modèle anti-gaspi vertueux qui ne demande qu’à faire ses preuves. C’est en tout cas le défi qu’ont décidé de relever Jean-Pascal Bergé, Frédéric Mens et Myriam Thélu en créant Upcyclink en juillet 2021. Forts de leurs expériences respectives (biotechnologies, ingénierie agro, finances), les co-fondateurs de la startup implantée en périphérie vannetaise se sont engagés dans une démarche d’économie bleue inspirée de l’économie circulaire.

« En agro-alimentaire, il n’est pas possible de transformer toute la matière. Les agro résidus perdent rapidement de leur fraîcheur s’ils ne sont pas exploités rapidement », explique Myriam en charge du volet financier, marketing, communication de l’entreprise. « Devenus des déchets, ils sont selon les scénarios les plus courants enfouis ou utilisés à des fins de méthanisation. Un faible pourcentage est transformé en farine animale »

Des procédés de fabrication sur mesure à chaque étape

La voie choisie par Upcyclink vise à repenser les déchets comme une ressource, en les réintégrant dans la chaîne d’approvisionnement pour en faire des produits à valeur ajoutée, via des procédés de fabrication mécaniques ou des bioprocédés adaptés aux contraintes et au budget de chaque industriel. « Du diagnostic à la mise en service de l’unité de valorisation, un projet dure environ 18 mois », confie Myriam. Nous avons développé une importante activité R&D ainsi qu’un savoir-faire technique qui nous permettent de concevoir des unités flexibles avec la possibilité d’y intégrer différents modules selon les besoins : tri, lavage, transformation, packaging…« .

Et concrètement, cela donne quoi? « Chez l’un de nos clients qui travaille les filets de poisson, nous récupérons la chair restante autour des arrêtes pour en faire des plats préparés à base de poisson. Nous concevons également de l’hydrolyse enzymatique pour générer des huiles ou des concentrés de protéines pour l’alimentation animale ou des biofertilisants. »

Objectif visé pour chaque projet : Parvenir au zéro déchet dans une logique d’économie circulaire. L’expertise d’Upcyclink passe aussi par un accompagnement sur les investissements machines, mais aussi en matière de recrutement, formation…

Projection 2023 : collaboration, international…

Désormais épaulés de 2 nouveaux collaborateurs, le trio fondateur souhaite capitaliser sur son offre auprès des industriels, avec pourquoi pas de nouveaux débouchés à l’international. Selon Myriam, des contacts qualifiés décrochés lors de salons européens permettraient de concrétiser de nouveaux projets hors France. Sans compter la poursuite des partenariats engagés avec les laboratoires de l’UBS à Vannes et d’IDMer à Lorient. « Notre cœur de métier autour de l’activité agro-alimentaire nous conduira aussi à poursuivre et intensifier notre expertise R&D », conclut Myriam qui souhaite avant tout que 2023 confirme l’essai pour la jeune entreprise innovante.

*Upcyclink est une entreprise accompagnée par Gwladys Toton au sein de la technopole. Elle a pu bénéficier d’une aide à l’innovation de la part de BPI et d’un prêt PHAR accordé par la Région Bretagne.

En savoir plus sur Upcyclink